Publication : 30 janvier 2024
Contributeurs : Chrystal R. China, Michael Goodwin
La gestion de la configuration est un processus d’ingénierie des systèmes qui aide les entreprises à maintenir la qualité des performances et le fonctionnement d’un produit, d’un système ou d’un autre actif informatique donné tout au long de son cycle de vie.
Des pratiques de gestion de la configuration (CM) personnalisées permettent aux administrateurs système de suivre l’état des actifs (tels que les systèmes informatiques, les serveurs et les applications) afin que les équipes puissent identifier rapidement les problèmes, gérer efficacement le contrôle des modifications et éviter les écarts de configuration et les temps d’arrêt inutiles.
Cette discipline a commencé au sein de l’armée américaine, plus précisément au Département de la Défense, qui cherchait à prolonger la durée de vie de son équipement matériel sans en sacrifier les performances au fil du temps. L’armée a finalement créé la série 480, un ensemble de normes régissant la maintenance des équipements techniques, qui a évolué pour devenir la norme ANSI–EIA–649 (National Consensus Standard for Configuration Management) en 1998.
L’objectif principal de la CM est de contrôler l’évolution des systèmes complexes et de créer des processus vigilants de tenue des enregistrements qui rationalisent et accélèrent la gestion des actifs informatiques. Les pratiques de CM garantissent que les informations relatives à la conception, à la mise en œuvre et aux opérations d’un système sont toujours synchronisées, ce qui permet une gestion efficace des versions et évite les instabilités du système qui peuvent survenir en cas de modifications non suivies. En d’autres termes, la gestion de la configuration permet de veiller à ce que les actifs informatiques restent dans l’état souhaité, quelle que soit leur évolution.
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Les processus de CM sont pilotés par des outils de gestion qui permettent aux administrateurs informatiques de créer un poste de travail ou un serveur avec des paramètres spécifiques, puis d’appliquer ces paramètres à d’autres actifs. Utilisée de concert avec la gestion des services informatiques (telle que définie par l’ITIL), la CM requiert la surveillance de l’état d’un système en temps réel pour identifier les comportements aberrants et/ou les opportunités d’application de correctifs, de mises à jour ou de mises à niveau.
Voici les processus clés spécifiques impliqués dans la gestion de la configuration :
L’identification de la configuration consiste à déterminer les attributs qui définissent chaque aspect d’un élément de configuration (CI) à un moment donné. Elle implique également des décisions cruciales concernant les éléments de configuration (les initiatives en matière de logiciels ou d’infrastructure, le module ou l’API que l’équipe devra surveiller et contrôler), les identifiants (le numéro de série ou de version unique ou un autre mécanisme de suivi pour chaque élément de configuration) et les bases de référence (généralement, la configuration d’un environnement de production opérationnel).
Le contrôle des changements de configuration, également appelé contrôle de configuration, est une stratégie de gestion systématique des modifications afin que l’intégrité des actifs reste cohérente tout au long de leur durée de vie. Il implique généralement plusieurs pratiques de stabilisation, notamment la soumission de propositions de changement, l’évaluation des coûts et des avantages de chaque proposition, l’obtention des approbations requises de la part des parties concernées, ainsi que la mise en œuvre et la documentation de ces changements.
La CSA consiste à documenter tous les détails d’identification de la configuration (par exemple, emplacement, version, état actuel) et les détails des changements (date, partie responsable, description des modifications). Ce processus comprend également la génération régulière d’enregistrements d’états et d’enregistrements historiques pour les parties prenantes, la vérification de l’exactitude de tous les enregistrements et la création d’une piste d’audit accessible.
L’audit de configuration est le processus formel d’évaluation de la conformité des pratiques CI et CM aux normes et bases de référence établies, qui inclut l’identification et la résolution des anomalies. L’audit peut porter sur l’évaluation des attributs physiques, des attributs fonctionnels ou les deux.
Un CMP décrit les pratiques, procédures et calendriers spécifiques de la CM attribués à une organisation ou à un projet particuliers. Le plan comprend généralement des informations sur les processus connexes, ainsi que des détails complets sur la portée et les objectifs de la CM, les activités, rôles et responsabilités associés, la gestion des bases, les procédures de formation de l’équipe et tous les outils que cette dernière utilisera en soutien du processus.
Les outils de gestion de la configuration, qu’il s’agisse de programmes open source comme Ansible, Jira, Puppet, SaltStack et CFEngine ou de solutions propriétaires comme IBM AIOps Insights, aident les administrateurs système à réduire la complexité de la CM en automatisant la plupart des processus qui y sont associés. Les outils de CM peuvent gérer les versions du code, suivre les modifications apportées au système et automatiser les processus de création et de déploiement.
Ils permettent aux équipes de modifier les configurations de base à partir d’un emplacement central, de catégoriser et gérer les CI par groupe/sous-groupe, d’automatiser l’identification des CI, leurs mises à jour et l’application de correctifs, d’installer de nouveaux paramètres dans tous les groupes et de localiser les configurations obsolètes ou peu performantes.
Les outils de CM incluent les technologies suivantes :
Systèmes de contrôle des versions : Ces outils gèrent les modifications apportées au code source ou aux documents au fil du temps. Ils conservent les versions et les historiques, ce qui facilite le suivi des modifications, les annulations (si nécessaire) et le développement parallèle.
Outils d’intégration continue/de distribution continue (CI/CD) : Les outils de pipeline CI/CD automatisent les tests et le déploiement des logiciels, en veillant à ce que les systèmes intègrent régulièrement les modifications apportées à la base de code et exécutent les tests appropriés pour identifier les problèmes.
Outils d’infrastructure en tant que code (IaC) : Les outils IaC facilitent le provisionnement et la gestion de l’infrastructure par un code qui peut être versionné et traité comme n’importe quel autre composant système logiciel.
Outils de gestion et de suivi des changements : Ces outils enregistrent, suivent et gèrent les demandes de changement et les problèmes via un workflow défini.
Bases de données de gestion de la configuration (CMDB) : Les CMDB stockent les informations de configuration des CI et de leurs dépendances, clarifiant la structure de l’environnement informatique et l’impact potentiel des modifications.
Une gestion de la configuration efficace est essentielle pour optimiser l’automatisation informatique au sein d’une entreprise. Elle aide les équipes à prendre des décisions éclairées sur les changements à apporter à leur infrastructure et à leurs actifs informatiques, et elle permet une communication claire entre les parties prenantes en donnant la priorité à une documentation claire et constante des états du système tout au long de son cycle de vie.
Dans les environnements DevOps, la CM permet aux administrateurs informatiques d’automatiser davantage les processus de gestion et de déploiement de l’infrastructure. Dans les environnements agiles, la CM permet aux équipes d’accéder plus facilement aux tâches de configuration et de les trier afin de rationaliser les pratiques de gestion de projet. Et dans les environnements CI/CD, les outils de CM automatisent les modifications afin que les équipes puissent immédiatement déployer les changements de code et de configuration approuvés sur les systèmes de production.
La gestion de la configuration (CM) offre également des avantages significatifs en termes de contrôle qualité et de gestion des risques dans tout un éventail de secteurs, du développement de logiciels aux soins de santé, en passant par la fabrication et la gestion des services informatiques (ITSM). De plus, elle s’applique à une myriade de cas d’utilisation dans de nombreux environnements informatiques, notamment :
Les outils de CM peuvent configurer et gérer les clouds privés virtuels (VPC), les systèmes d’exploitation (OS) et la sécurité des workloads1 dans les environnements de cloud computing.
Les outils de CM peuvent appliquer des politiques de manière cohérente sur un réseau et configurer automatiquement les systèmes de détection des intrusions et les pare-feu.
Les outils de CM peuvent configurer et gérer des systèmes d’infrastructure à distance, comme les actifs IdO, les équipements de serveur et les protocoles réseau et de sécurité.
Les outils de CM peuvent configurer automatiquement les périphériques réseau, comme les routeurs.
Le simple volume de données généré par les programmes de CM peut compliquer le processus de gestion des actifs informatiques de toute organisation. Par conséquent, l’optimisation des avantages des programmes et des outils de CM nécessite une bonne planification, les ressources appropriées et une formation adéquate du personnel. Pour maximiser l’efficacité des systèmes de gestion de la configuration, voici ce que les équipes peuvent faire :
Établir une base de référence dès le départ. Fixez des bases de référence dès le début du projet.
Automatiser au maximum. Utilisez les outils de CM pour automatiser les tâches répétitives. Non seulement cela permet de gagner du temps, mais cela réduit également le risque d’erreur humaine.
Sauvegarder fréquemment les données. Sans surprise, la sauvegarde des données de configuration et d’état des actifs peut s’avérer inestimable : dans le cas où les administrateurs devraient revoir la configuration de base après une perte ou une corruption des données par exemple.
Toujours disposer d’une source d’information unique. Utilisez un référentiel ou une base de données faisant autorité pour documenter et suivre l’état des éléments de configuration.
Créer un comité consultatif sur le changement (CAB). Un CAB offre une structure et une traçabilité supplémentaires pendant les processus d’évaluation et d’approbation des changements.
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Notes de bas de page
1 Worldwide Corporate Endpoint Security Forecast Update, 2023–2027: Endpoint Security Platformization Propels Robust Growth (lien externe à ibm.com), International Data Corporation (IDC), 10 janvier 2024