L'AMRC contribue à révolutionner ce secteur au Royaume-Uni. À l'intérieur de ses installations ultramodernes et vitrées baptisées Factory 2050 à Sheffield, le centre développe des solutions numériques qui font appel à l'IA, à l'internet des objets (IoT), à la robotique et à d'autres technologies émergentes, le tout dans le but de solutionner des problèmes de fabrication concrets. Autrefois considérées comme futuristes, ces solutions sont aujourd'hui prêtes à être déployées à grande échelle, aidant les fabricants britanniques à accroître leurs performances tout en alimentant la quatrième révolution industrielle.
« La philosophie de l'AMRC est de renforcer la compétitivité du Royaume-Uni dans le secteur mondial de la fabrication », explique Tom Hodgson, responsable sectoriel de l'inspection et de l'intelligence artificielle au sein de l'AMRC. « Nous nous inspirons des idées qui émergent des universités, où elles ont été développées sous forme de prototypes. Puis, avec nos entreprises partenaires, nous menons des projets de recherche pour intégrer ces technologies dans des environnements de production. »
Également connue sous le nom d'Industrie 4.0, cette nouvelle ère d'innovation technologique s'appuie sur les progrès réalisés lors de la précédente révolution numérique en introduisant des systèmes dynamiques, interconnectés et intelligents qui promettent de transformer et d'optimiser davantage les chaînes de valeur dans tous les secteurs d'activité. Cette ère exige également une puissance de traitement et une capacité de stockage sans précédent.
L'AMRC est l'un des sept centres Catapult de fabrication à haute valeur ajoutée (HVM) du pays qui contribuent à faire émerger l'industrie 4.0. Lancée en 2011 par UK Innovate pour revitaliser les secteurs de fabrication du pays, l'initiative HVM Catapult réunit des chercheurs et des entreprises de toutes tailles pour mettre au point des solutions et, à terme, stimuler les marchés mondiaux.
« En tant que membre de l'équipe Catapult, nous avons l'obligation de faire la démonstration des techniques, outils et technologies de pointe aux entreprises britanniques », explique M. Hodgson. L'AMRC étudie et développe en profondeur les technologies émergentes, sans parti pris pour les différents fournisseurs de technologies de l'information. Il présente ensuite un grand nombre de solutions avancées à la Factory 2050, la première installation du pays consacrée aux technologies d'assemblage, de fabrication de composants et de machinerie reconfigurables et assistées numériquement.
L'un des projets de développement de l'AMRC concerne l'automatisation des processus manuels utilisés pour détecter les défauts dans les composants structurels fabriqués, en particulier dans les industries à sécurité critique telles que l'aérospatiale et la défense. Traditionnellement, les ouvriers inspectent les pièces à l'aide de faisceaux lumineux et d'autres méthodes exigeant une forte main-d'œuvre. Un système d'inspection visuelle automatisé et intelligent pourrait permettre une détection plus rapide des pièces défectueuses à grande échelle, ce qui se traduirait par une réduction des défauts, des déchets et des coûts.
L'équipe chargée du projet avait besoin d'un logiciel de reconnaissance visuelle et machine learning pour créer des modèles précis de classification d'images et de détection de défauts. Les chercheurs ont établi un ensemble de données en capturant et en étiquetant des milliers d'images à haute densité de composants prises sous plusieurs angles dans des environnements classiques, qu'ils ont ensuite utilisées pour tester différents produits de reconnaissance visuelle disponibles sur le marché. Cependant, cette approche classique du traitement d'images ne répondait pas de manière adéquate aux besoins des chercheurs pour leurs travaux avant-gardistes. « Toutes sortes d'éléments peuvent avoir un effet considérable sur les algorithmes classiques de vision informatisée, tels que l'éclairage, l'emplacement du produit dans l'entrepôt, et dans quel entrepôt ou usine », explique Sean Wilson, responsable technique chargé de l'IA au sein de l'AMRC. « Il faut parfois des semaines pour adapter une solution aux caractéristiques particulières d'un dysfonctionnement. Mais qu'en est-il des nouveaux composants ou types de défaillances ? Ces solutions ne s'adaptent pas bien à d'autres situations. »
L'infrastructure classique de l'AMRC, qui comprend des serveurs basés sur des processeurs dans un bâtiment indépendant avec une connexion réseau de 1 Go/s à la Factory 2050, a également entravé les progrès de l'équipe. L'infrastructure n'était pas en mesure de traiter rapidement les énormes fichiers d'images générés par l'équipe, qui totalisaient environ 20 Go pour chaque composant. En outre, de nombreuses entreprises clientes du centre sont soumises à des réglementations industrielles qui exigent que les images d'inspection soient archivées et sécurisées pendant plusieurs années. La capacité de stockage existante du centre n'a pas été adaptée pour répondre à ce besoin.