Blockchain

Les premières applications de la blockchain permettent de transformer les écosystèmes

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Après une première phase d’expérimentation, la mise en œuvre des projets de blockchain entrent dans une phase opérationnelle. Les cas d’usage autour de ces technologies se multiplient. Ils montrent leur capacité à améliorer les processus métiers et même à ouvrir de nouveaux marchés, comme l’explique Luca Comparini, blockchain Leader pour IBM France.

 

Où en est la véritable mise en production des solutions blockchain ?

Luca Comparini : La blockchain, qui, à ses débuts, concernait principalement le secteur bancaire, est aujourd’hui implémentée au travers de différents secteurs d’activité pour lesquels la traçabilité est un élément clé. Les pionniers qui avaient commencé à mener des expérimentations en ce sens, il y a environ deux ans, ont vu leurs projets arriver à maturité (traçabilité complète sur leur chaîne de valeur dans l’alimentaire, la logistique, la finance, les transactions, etc.) et se sont depuis rendu compte des impacts business. On s’aperçoit que la blockchain est un outil transverse aux différents métiers, qui prend tout son sens dès qu’il s’agit d’une activité qui fonctionne en réseau. Les cas d’usage dans la banque ou le commerce se croisent par exemple bien avec les aspects logistiques et la Supply Chain.
Des consortiums opérant sur une même chaîne de valeur ou un même marché ont également pu apprécier la capacité de la blockchain à établir la confiance de manière décentralisée. Des croisements intéressants se nouent entre différentes industries… Une dynamique est lancée et la blockchain commence à transformer les écosystèmes. Pour Ginny Rometty, présidente d’IBM, la blockchain aura d’ailleurs pour la sécurisation des transactions la même importance qu’internet a eue dans le domaine de l’information. Un enjeu majeur, puisque, selon l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), 2,5 % des transactions seraient frauduleuses.

Quels autres types d’applications se dégagent dans les différentes industries ?

L. C. : La sécurité des échanges et des transferts d’actifs est loin d’être l’unique objet des projets blockchain, chaque secteur peut trouver le driver qui lui convient. Dans une chaîne de valeur qui fait intervenir une multitude d’acteurs, la blockchain crée par exemple un dénominateur commun, qui diminue les ruptures d’information entre les acteurs ou maximise le partage d’information de manière sécurisée et normalisée, permettant d’améliorer la planification des opérations en amont ou en aval. Tous les partenaires contribuent à l’information et peuvent ainsi créer des solutions à valeur ajoutée pour leurs propres besoins, par exemple en termes de gestion des déchets ou pour partager la traçabilité du produit avec le consommateur… Dans le domaine du transport maritime, la même démarche de co-création entre Maersk et IBM a donné l’impulsion à la plateforme TradeLens, qui regroupe des informations précises sur le cycle de vie des marchandises transportées (identité des différents transporteurs, tampons de douane). Ce partage de documents dématérialisé améliore l’efficacité des opérations de transport, qui utilisent aujourd’hui beaucoup de papier. Compte tenu du volume de marchandises qui utilise le transport maritime, l’économie réalisée se mesure en milliards de dollars. D’autres solutions sont en phase d’exploration dans la pharmacie, la cosmétique ou encore le luxe, notamment sur des questions de contrefaçon.

En quoi le projet we.trade, dont IBM est partenaire, est-il révélateur des tendances à l’œuvre sur la blockchain ?

L. C. : we.trade est issu d’une démarche lancée, début 2017, par sept banques qui avaient commencé à travailler sur la blockchain depuis 2014-2015. Le projet a réuni la Société Générale, Natixis, la Deutsche Bank, HSBC, KBC, Rabobank et UniCredit, qui ont ensuite été rejoints par Nordea et Santander. Il est entré en production en juillet 2018. Il s’agissait de lancer une nouvelle solution de financement pour permettre aux PME d’accéder à des outils de financement du commerce, jusqu’alors réservés aux grands comptes. Cette solution s’appuie sur la plateforme blockchain d’IBM, alimentée par la technologie Hyperledger, qui permet de mettre l’ensemble des parties prenantes dans une transaction de financement d’import/export au même niveau d’information. Elle permet de transférer le risque d’un exportateur vers la banque de l’exportateur, en simplifiant et dématérialisant un processus considéré comme très lourd à mettre en place pour des PME. La digitalisation a permis de le rendre plus accessible et plus rapide, et donc d’en diminuer le coût. Les banques ont ainsi pu ouvrir une nouvelle activité sur le marché des PME. IBM a accompagné les neuf partenaires sur différents aspects technologiques et métiers, mais aussi sur la dimension gouvernance du projet. Aujourd’hui, le projet est suffisamment flexible pour permettre à de nouveaux acteurs d’entrer dans le système.

Qu’est-ce que les crypto-ancres et comment pourront-elles intervenir dans la traçabilité et détection de falsification grâce à l’alliance entre la blockchain, l’intelligence artificielle et l’Internet des objets?

L.C. : Les crypto-ancres sont un sujet de recherche développé au sein d’IBM. Ils permettent non seulement d’identifier un objet physique, mais surtout de s’assurer de sa traçabilité, de détecter une falsification, de vérifier que l’objet que l’on vous présente correspond bien à ce que vous avez acheté. Les informations sécurisées sur la blockchain sont comparées avec des éléments récupérés par des capteurs. L’Internet des objets (IoT) peut alors nourrir la blockchain avec des informations événementielles qui remontent sans intervention humaine. L’intelligence artificielle entre aussi en jeu car il y a un important travail à mener pour entraîner la machine à traiter l’ensemble de l’environnement, qu’il s’agisse d’une photo ou de la reconnaissance de la composition des molécules, par exemple sur les liquides ou les métaux précieux. L’empreinte numérique des produits pourra être utilisée pour prévenir la contrefaçon. Ces solutions ont déjà été testées sur du cuir et des médicaments. Les crypto-ancres sont l’une des cinq innovations clés des cinq prochaines années, qui viendront renforcer encore davantage l’importance stratégique des développements autour de la blockchain.

 

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Blockchain Leader IBM France

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