Cloud

« Call For Code : les codeurs sont les plus à même de lutter contre les catastrophes naturelles »

Share this post:

Et si les nouvelles technologies pouvaient prévenir les risques liés aux catastrophes naturelles et mieux organiser les secours aux populations ? Le challenge « Call for Code », hackathon initié par IBM en juin dernier, a fait appel aux développeurs, codeurs, data scientists du monde entier afin de multiplier les initiatives. Retour sur ce concours avec Florence Calvez, Responsable Marketing Cloud chez IBM France.

Comment les codeurs et les data scientists nous aident-ils à mieux nous préparer aux catastrophes naturelles ?

Florence Calvez – Les catastrophes naturelles n’ont jamais été aussi nombreuses et le phénomène ne fait que s’amplifier : sécheresses, inondations, cyclones, tremblements de terre et éruptions volcaniques font de plus en plus de victimes. C’est aujourd’hui une réalité qui affecte le monde entier et chacun personnellement. 2017 a été l’une des pires années, notamment avec les ouragans Harvey, Irma et Maria. En 2018, nous avons vu déferler l’ouragan Michael en Floride, l’Indonésie subir plusieurs tsunamis et l’Aude être confrontée à des inondations meurtrières… Ces phénomènes ont impacté très directement la vie de 2,5 milliards de personnes depuis l’an 2000 et le coût des dommages engendrés a atteint 1500 milliards de dollars depuis 2003. Aujourd’hui, les codeurs et data scientists disposent d’un volume de données jamais atteint auparavant et peuvent s’appuyer sur différentes technologies (cloud, blockchain, intelligence artificielle, internet des objets…) pour réfléchir à des solutions en lien avec ces catastrophes naturelles. Ainsi, ils peuvent anticiper et agir par rapport à des problématiques qui vont se multiplier dans un avenir très proche.

Comment le programme Call for Code s’inscrit-il dans l’action d’IBM ?

F. C. – IBM a toujours eu une sensibilité forte aux défis du monde actuel et a toujours démontré sa volonté de rester innovant pour améliorer la vie de chacun. La compagnie a aussi une bonne connaissance du milieu des codeurs et des développeurs comme bâtisseurs du monde actuel et futur. Il était donc intéressant de réunir tous ces éléments au sein d’un programme appelé «  Call for Code » et annoncé par Ginni Rometty, Chairman, President et CEO d’IBM lors de l’édition 2018 de VivaTech. Elle a incité les 22 millions de développeurs du monde entier à s’associer à ce hackathon mondial et a annoncé un investissement de 30 millions de dollars durant cinq ans pour soutenir cette action. A cette occasion, IBM a ouvert différents codes sources et notamment ses API (interface de programmation) météo et a mis à disposition des éléments de code déjà développés pour construire des projets blockchain, lancer un chatbot, un projet IoT (Internet des objets), etc., tout en bénéficiant des avantages du Cloud. La Compagnie s’est aussi associée à des projets open source pour permettre la collecte, l’analyse et le traitement de la plus grande quantité de données possible, aider à prendre les bonnes décisions et, potentiellement, sauver des vies humaines. Le challenge a été organisé avec des ONG, des startups et des acteurs internationaux majeurs comme la Commission des droits de l’homme des Nations unies, la Croix-Rouge américaine, les fondations Linux et AI for Good, AngelHack… Il a aussi été soutenu et relayé par plus de 40 personnalités aussi différentes que Justin Bieber, Ellen DeGeneres, Cyndi Lauper, Pierce Brosnan ou encore Gisele Bündchen. L’ex Président des Etats-Unis, Bill Clinton, a notamment fait partie du panel des juges et participé à la sélection du finaliste.

Visionner la vidéo sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=3uvOqEGKCRg&feature=youtu.be

Sur quels domaines les candidats ont-ils travaillé ? Et quelles compétences ont été mobilisées ?

F. C. – Nous avions proposé aux candidats de se concentrer sur six domaines importants. L’un d’entre eux consistait à construire des réseaux d’approvisionnement sécurisés, résilients, traçables et transparents. Ces réseaux, basés sur la technologie blockchain, peuvent améliorer les secours avant et après une catastrophe majeure. Les codeurs et développeurs pouvaient aussi utiliser l’intelligence artificielle et les robots pour améliorer les communications : en traduisant les communications vocales et écrites à la volée, on peut améliorer le partage de l’information, la rapidité avec laquelle les gens peuvent être avertis de l’arrivée des catastrophes. Ils étaient invités à réfléchir sur des problématiques liées à la santé et à la nutrition, pour prédire les besoins et travailler sur les services à apporter aux populations.
Un autre point insistait sur la logistique en capitalisant sur toutes les données météorologiques. Une meilleure connaissance des conditions de transport permet de réduire le nombre de victimes, en facilitant l’accès des équipes de secours lors d’une catastrophe naturelle. Les données des capteurs peuvent être utilisées pour prévoir les menaces potentielles et inciter les habitants à agir. Le dernier point concerne l’utilisation du deep learning et du machine learning pour mieux comprendre et améliorer les services critiques. La reconnaissance visuelle peut être utilisée pour évaluer une zone à risque.

Que dire du projet qui a été sélectionné et quelles seront les prochaines étapes ?

F. C. – Project OWL (Organization, Whereabouts, and Logistics) est le grand gagnant de ce concours. Cette solution, à partir de l’analyse prédictive, conçoit un tableau de bord personnalisé utile aux premiers intervenants en cas de crise : elle repose sur les solutions IBM Watson Studio, Watson AI services et Weather Company APIs – construites dans l’IBM Cloud. A noter que la troisième place du concours revient à la solution Lali Wildfire Detection : elle a été développée par une équipe californienne qui comprenait aussi un étudiant de l’école de code Le-101 de Lyon. Elle s’appuie sur les plateformes cloud et l’IoT d’IBM et des services de Sigfox pour prévenir des risques d’incendie de forêt, que les conditions de climat extrêmes rendent de plus en plus dévastateurs. Des capteurs permettent de cartographier les données de température de manière bien plus précise que celles qui sont fournies par les satellites. Les pompiers peuvent alors agir de manière plus efficace.

La première phase du challenge a déjà été très importante. Plus de 100.000 développeurs issus de 156 pays ont pris part à Call for Code. Ils ont créé plus de 2.500 applications pour aider à préparer des situations d’urgence. C’est un projet en cinq ans qui va monter en puissance pour aider à sauver notre planète. Il faut faire prendre conscience aux développeurs, codeurs et data scientists du monde entier, de la puissance qu’ils ont entre les mains pour prévenir les risques sanitaires liés aux catastrophes naturelles. Nous préparons déjà le Call for Code 2019.

– En savoir plus –

Interview organisée par Les Clés de Demain.

 

IBM Data&AI Marketing Manager

More Cloud stories
3 juillet 2024

Intégration par design : la clé de la réussite de la transformation cloud

La transformation cloud est un processus complexe qui nécessite une planification méticuleuse et une exécution soignée pour réussir. Alors que les organisations se lancent dans la transformation du cloud, elles se concentrent souvent sur la migration des applications et des données vers le cloud, négligeant un aspect critique : l’intégration. L’un des défis majeurs que […]

Continue reading

12 juin 2024

Comment bien préparer la migration d’un parc applicatif dans le cloud avec IBM Consulting (2/2) ?

Dans notre article « Comment bien préparer la migration d’un parc applicatif dans le cloud avec IBM Consulting (1/2) ? », nous avons présenté les différentes étapes du pré-assessment technique qui consiste à analyser l’ensemble des applications du patrimoine applicatif. Dans cette seconde partie, nous allons détailler l’assessment technique à réaliser pour chacune des applications.   Phase […]

Continue reading

12 juin 2024

Comment bien préparer la migration d’un parc applicatif dans le cloud avec IBM Consulting (1/2) ?

Contrairement aux applications conçues et développées spécifiquement pour un environnement cloud, un parc applicatif « on premises » a généralement été bâti au fil du temps, avec des technologies datant d’époques différentes. Il est par nature plus ou moins hétérogène. Pour différentes raisons (par exemple la scalabilité horizontale et verticale de manière automatique en fonction du besoin, […]

Continue reading