Intelligence Artificielle

Nous sommes déjà en train d’améliorer le système d’exploitation de CIMON

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Le robot CIMON (pour Crew Interactive Mobile CompanioN) a embarqué en juin 2018 à bord de la Station spatiale internationale (ISS) pour assister l’astronaute allemand Alexander Gerst. Une mission qui a été menée avec succès ! Basé sur un système d’intelligence artificielle, le robot a été développé par Airbus et IBM pour le compte du Centre allemand pour l’aérospatial (DLR) et financé par le ministère allemand des Affaires économiques et de l’Énergie (BMWi). Matthias Biniok, Lead Watson Architect, fait le point sur l’avancée du projet.

Comment s’est passé le voyage de CIMON vers la Station spatiale internationale (ISS) ?

Matthias Biniok – En juin 2018, des fusées SpaceX ont propulsé CIMON vers la Station spatiale internationale (ISS). Ce système d’assistance pour astronautes en forme de ballon, doté d’un visage et d’une voix, a ensuite attendu jusqu’au 15 novembre pour mener sa première mission. Nous étions heureux de pouvoir bénéficier de cette opportunité. En effet, après la défaillance d’un transporteur Soyouz, il n’y avait plus que trois astronautes à bord, ce qui n’était plus suffisant pour procéder à toutes les expériences initialement programmées. Nous avons pu profiter d’un créneau de deux heures, pendant lequel les développeurs ont évalué le fonctionnement de CIMON. De nombreux tests sur l’intelligence artificielle ont été menés pour vérifier s’il pouvait se déplacer dans la station en l’absence de gravité, bouger de manière autonome et communiquer avec la station au sol, le cloud d’IBM et Watson. Ces tests ayant été couronnés de succès, nous avons pu commencer les premières expérimentations. L’astronaute allemand Alexander Gerst lui a demandé de réaliser un certain nombre d’actions : bouger, se tourner, passer ses chansons préférées… Nous avons aussi vérifié qu’il réussirait à aider les astronautes. CIMON a parfaitement répondu à toutes les questions ! L’agence spatiale allemande (DLR) et Airbus ont été très satisfaits des résultats de ces expériences. Et, ce qui était encore plus important, les astronautes aussi étaient très contents. Alexander Gerst, qui est redescendu sur Terre en décembre, souhaite pouvoir travailler à nouveau avec CIMON. Le robot est toujours sur l’ISS et attend qu’on lui donne de nouvelles missions.

 

Quelle a été la relation entre Alexander Gerst et son nouvel assistant ?

M. B. – Lors de cette première mission, nous nous sommes surtout concentrés sur les fonctionnalités du robot, toutefois la relation entre l’astronaute et l’assistant est un point très important du projet. L’objectif de long terme reste de permettre à CIMON d’analyser les émotions et de tester les interactions interpersonnelles, plus particulièrement dans l’optique des longs trajets envisagés vers la Lune ou Mars. Pour l’heure, la personnalité de CIMON a été conçue pour s’adapter à celle d’Alexander Gerst. Mais nous voulons à terme qu’il puisse également convenir à d’autres astronautes. Quand CIMON échange avec Alexander Gerst, il a une personnalité A. Quand il s’adressera à un autre astronaute, il aura une personnalité différente et adaptée à cette autre personne. Le robot s’affranchit des biais culturels et se comporte comme un compagnon, qui aide à résoudre les problèmes et analyser les situations. Si les astronautes ne souhaitent pas que CIMON écoute ou voie ce qu’il se passe sur l’ISS, ou s’ils refusent que leurs émotions soient analysées, ils peuvent appuyer sur un bouton « off » pour déconnecter CIMON de tout système relié à Internet ou à l’intelligence artificielle. Quand ils appuient à nouveau sur le bouton, le robot recommence à fonctionner.

 

Quels ont été les principaux enseignements des expérimentations menées avec CIMON ?

M. B. – Nous avons pu vérifier que la plupart des fonctionnalités donnaient de bons résultats. CIMON fonctionne toujours et répond correctement aux questions quand il est dans l’Espace. Les astronautes doivent mener leur mission dans des procédures et des délais contraints. En tant qu’assistant, le robot procure une aide précieuse aux astronautes en leur apportant l’information et l’aide dont ils ont besoin au sein de l’ISS. On a notamment pu le voir lors d’expérimentations sur la recherche de documents vidéo. Certaines fonctionnalités vont continuer à évoluer et à s’améliorer. Nous avons par exemple constaté que plus CIMON répond dans un langage naturel, plus sa relation avec l’astronaute s’améliore. Nous nous attachons donc à améliorer ses capacités de langage. Comme CIMON est un robot qui fonctionne avec de l’IA, il a besoin d’être nourri en permanence pour pouvoir progresser.

 

Quelles sont les prochaines étapes ? De quelle manière l’IA peut aider les hommes à aller encore plus loin dans leurs aventures spatiales ?

M. B. – Nous avons commencé à mener différentes expériences pour comprendre comment améliorer le système d’exploitation du CIMON 1.1. À l’avenir, le robot aura besoin de s’appuyer sur des fonctionnalités hors connexion. Les capacités Internet dont nous aurons besoin pour des missions vers la Lune ou Mars seront insuffisantes et les délais de réponse seraient trop importants pour pouvoir travailler correctement. Dans les prochaines versions de CIMON, certains composants pourront être hébergés sur un ordinateur ou sur un serveur suffisamment puissant dans le cloud. Quand les logiciels doivent être mis à jour, c’est beaucoup plus facile si on peut le faire à partir de la Terre ou via le cloud.  Nous sommes déjà en train de réfléchir ou de travailler sur ces différents sujets. Tout cela sera absolument passionnant !

En savoir plus sur CIMON !

 

Lead Watson Architect

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